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Poids et lipoedème : comprendre pour mieux agir

Beaucoup de personnes vivant avec un lipoedème s’interrogent sur la question du poids : Faut-il perdre du poids ? Est-ce possible ? Est-ce utile ? Mais attention : dans le cadre du lipoedème, la gestion du poids ne peut pas suivre les logiques classiques des régimes. C’est un terrain sensible, souvent associé à de la frustration, des échecs passés, une pression sociale énorme, voire de la honte corporelle.

Il est important de rappeler qu’avant toute tentative de perte de poids, il est indispensable de retrouver un comportement alimentaire régulé et apaisé, comme expliqué dans mon article Comportement alimentaire et lipoedème.

Une femme avec un lipoedème a retrouvé un rapport apaisé à son corps avant d’aborder la question du poids avec un lipoedème

👉 Dans cet article, je vous explique pourquoi il est essentiel de reconsidérer le poids autrement, comment poser des bases solides, et quelles pistes existent pour stabiliser ou perdre du poids de manière durable et respectueuse du corps.

Pourquoi la question du poids est complexe avec un lipoedème ?

Une graisse résistante à la perte classique

Le tissu adipeux lié au lipoedème ne répond pas aux tentatives de perte de poids conventionnelles.

En réalité, un corps atteint de lipoedème possède du tissu graisseux malade ET du tissu graisseux sain. En fonction des antécédents de pertes de poids et de la génétique, les proportion entre ces deux types de graisses peut différer. Or, une alimentation ayant pour objctif de perdre du poids impacte uniquement la graisse saine, mais jamais le tissu graisseux malade. Le tissu graisseux atteint de lipoedème est indélogeable et donc acquis définitivement (hors aspiration chirurgicale).

Ainsi, la perte de poids amène souvent de la frustration et de l’incompréhension. 

Poids, douleur et inflammation : des liens circulaires

Néanmoins, si le poids corporel, augmente, cela peut amplifier les douleurs ou la fatigue en lien avec le lipoedème.

Et inversement, la perte de poids, même si elle n’attend que le tissu graisseux sain améliore généralement la condition de la personne atteinte. Moins d’inflammation, plus de légèreté, moins de gonflements, mobilisation des membres améliorée…

Mais attention, car le fait de se mettre la pression pour maigrir, ou le mal-être associé à cette démarche, ou tout simplement un déficit calorique inadapté, occasionnent régulièrement un stress physiologique chronique délétère pour le lipoedème.

L’impact des régimes répétés sur le métabolisme et la santé

Quand une personne, atteinte de lipoedème ou non, essaye de perdre du poids, plusieurs dérégulations se produisent : équilibre hormonal, fonctionnement de nos cellules, capacité à utiliser et à stocker notre énergie, fonctionnement neuronal et cérébral, comportement alimentaire, bien-être émotionnel et mental…

Dès la première tentative de perte de poids, le risque de pertubation existe de façon plus ou moins définitive.

Plus on réitère les tentatives, plus le risque augmente. 

Au final, plus notre corps se dérégule, moins notre corps sera réceptif à la perte de poids. Et parfois, au delà d’un certain seuil, le terrain devient même propice à la prise de poids.

Stabiliser son poids : un objectif plus réaliste (et utile)

Pourquoi viser la stabilité plutôt que la perte à tout prix ?

Avec un lipoedème, l’objectif pondéral devrait toujours être progressif et respectueux de notre santé globale pour diminuer les risques et garantir des résultats durables. 

Effectivement, les variations pondérales (effet yoyo, reprise de poids post régime, prise de poids importante) constituent un facteur d’aggravation élevé de la maladie.

Ainsi, le travail diététique autour du poids devra viser au final une stabilisation du poids plutôt qu’une perte de poids rapide et éphèmère. En respectant ces pré-requis, la perte de poids sera compatible avec une diminution de l’inflammation, une réduction du risque pycho-émotionnel, et une préservation de l’équilibre hormonal et physiologique sur la durée. 

Revenir à des repères corporels fiables

Une base alimentaire solide et sécurisée constitue également un indispensable avant de travailler réellement sur la perte de poids en tant que telle. Retrouver la perception corporelle des sensations alimentaires, avec une relation plutôt apaisée avec l’assiette, adopter une alimentation suffisante et consistante et remettre de la sécurité dans notre façon de manger, constituent un axe prioritaire. 

En effet, les tentatives de pertes de poids, à cause des dérégulations qu’elles entrennent, impact négativement cette base nutritionnelle. Ainsi, sur ce socle dysfonctionnel, la probabilité de réussir une perte de poids sur la durée diminue fortement. 

Identifier ses propres indicateurs de progrès

Une fois la base alimentaire suffisante et sereine, la mise de côté des pratiques amaigrissantes risquées pour la santé et le poids lui-même, il est important de ne pas se concentrer uniquement sur le chiffre indiqué par la balance. 

L’évolution ne se mesure pas qu’en kilos, elle se mesure avant tout avec le niveau d’énergie tout au long de la journée, la mobilité, la qualité de sommeil, ou le confort digestif, qui sont des signaux-clés souvent négligés.

Une femme atteinte de lipoedème qui a misé sur la stabilité et la régularité pour soulager les symptômes du lipoedème et soutenir le corps

Vers une perte de poids respectueuse du corps

Créer un environnement métabolique favorable

Plutôt que d’orienter les changements alimentaires vers une réduction systématique des apports caloriques, il est plutôt recommandé de manger régulièrement et suffisamment pour assurer les besoin caloriques de base du corps. 

Même si la plupart des régimes proposent de réduire les portions, d’éliminer des aliments ou de diminuer les calories (ce qui entraînera encore une perte de poids éphémère), il vaut mieux déjà commencer par :

  • Manger 3 à 4 fois par jour pour limiter la faim et éviter de perdre le contrôle sur ce qu’on mange ;
  • Remplir davantage l’assiette d’aliments consistants et fonctionnels tels que des légumes, des aliments protéinés, des céréales complètes, et de bonnes matières grasses ;
  • De privilégier des aliments bruts ou peu transformés qui favoriseront la satiété et retarderont le retour de la faim.

Gérer les émotions pour limiter la compensation alimentaire

Sans oublier de gérer la sphère psycho-émotionnelle au travers une bonne gestion du sommeil, du stress ou des émotions. 

En réalité, ces paramètres sont extrêmement importants, car à eux seuls, des manquements peuvent entraîner des dérégulations de nos hormones, une modification des sensations alimentaires, des perturbations de la modulation de l’inflammation, et des envies de manger émotionnelles plus fréquentes. 

En parallèle de l’alimentation, on veillera donc à être vigilant également sur ces points. 

Être accompagnée pour éviter les pièges classiques

Avec tout ce qui vient d’être dit, il va sans dire qu’un accompagnement avec un ou un.e diététicien.ne compétent.e est fortement recommandé. Un suivi permettra d’éviter de (re)faire les mêmes erreurs que lors des précédentes tentatives de perte de poids, tout en construisant une démarche progressive, bienveillante et efficace.

D’autant plus que les études démontrent qu’en moyenne, la plupart des gens ont tendance à sous estimer de 20% leurs apports alimentaires personnels, et à surévaluer leurs dépenses énergétiques quotidiennes. Nous ne sommes pas les mieux placés pour nous analyser. 

Le poids est un sujet délicat, souvent douloureux, pour les femmes atteintes de lipoedème. Mais il existe une autre voie que les régimes restrictifs : une voie qui passe par la compréhension, la stabilisation, la bienveillance, et parfois une perte progressive, en accord avec le corps.

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🔗 Pour compléter votre lecture : Comportement alimentaire et lipoedème.

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