perdre du poids

Dans l’objectif de perdre du poids, de nombreuses personnes s’orientent vers un régime amaigrissant. Compter les calories, manger plus de protéines, diminuer les aliments gras ou sucrés, se remettre au sport… aujourd’hui il existe tout un panel de façon qui permettent de perdre du poids. En soi, rien de mal à essayer de se délester de quelques kilos, mais placer son corps en restriction volontairement n’est pas sans conséquence…

Perdre du poids, le constat

1ère étape : je me sens pousser des ailes

 

Se mettre au régime amène quasi systématiquement à une perte de poids. Se mettre au régime fonctionne ! C’est certain. De quelques kilos à plusieurs dizaines, restreindre ses apports énergétiques fonctionne plutôt bien sur le court terme. Mais sur le long terme c’est tout autre chose.

Au début du régime, on se sent motivée et pleine d’entrain. Rien ne peut nous arrêter. Et la perte de poids constatée sur la balance aide à maintenir le cap.

Cela s’appelle l’effet lune de miel. Les kilos s’envolent, on se sent fière, les gens autour de nous constatent que vous avez perdu du poids et vous félicitent.

2ème étape : l’échec quasi permanent

 

Oui mais voilà… malgré cette bonne dose de volonté et de motivation, cela ne suffit pas et les résultats de durent pas.

Des invitations au restaurant ou chez des amis, la fatigue, le stress, les craquages alimentaires, un évènement de vie difficile… Quelle que soit la raison, le régime prend fin, les anciennes habitudes alimentaires refont surface et le poids remonte.

Dans la quasi-totalité des cas, une personne qui essaye de perdre du poids va vivre ce processus. En essayant de perdre du poids, encore et encore, le poids va entrer dans un processus de up and down appelé « EFFET YO-YO ».

Si tu veux en savoir plus sur les mécanismes de perte de poids, je t’invite à lire cet article en cliquant ici.

Vouloir perdre du poids fait grossir

 

Les actions mises en place dans un objectif de perte de poids ne tiennent pas dans la durée. On reprend les anciennes habitudes au bout d’un moment et le poids remonte. C’est la faute, en partie, à la restriction engendrée par le régime.

Il faut savoir qu’à chaque fois que le corps est placé en restriction calorique, celui-ci met en place tout un tas de mécanismes adaptatifs physiologiques qui vont influencer le corps dans un objectif de reprise de poids lutter contre cette perte de poids.

– Le métabolisme diminue, ainsi, vos besoins énergétiques s’amenuisent au fur et à mesure du régime;

– La sensation de faim augmente de jour en jour;

– Des envies de manger apparaissent, de plus en plus souvent, de plus en plus fortes, jusqu’au craquage.

Le corps n’aime pas perdre du poids et mettra tout en œuvre pour contrecarrer la diminution pondérale. C’est un mécanisme de survie qui a permis à l’Etre Humain de survivre à travers le temps aux famines, aux disettes, aux guerres. 

Le manque de flexibilité

 

Dans l’objectif de vouloir perdre du poids, la plupart des personnes établissent une répartition alimentaire, suivent de nombreuses règles ou croyances qui vont leur permettre d’approcher de leur objectif.

Toutes ces règles ont TOUJOURS le même objectif : restreindre les calories ingérées quotidiennement. Cette restriction est plus ou moins intense en fonction des méthodes proposées. La restriction est systématique.

Manger des légumes à chaque repas, ne pas manger de chocolat, faire du sport tous les jours, manger trois fois par jour, compter des points ou des calories… les obligations alimentaires s’accumulent, le plaisir disparaît, la frustration augmente, la pression mentale et le stress prennent de plus en plus de place au quotidien.

Je suis les règles du régime, je tiens et je suis une bonne personne. Les jours où je ne réussis pas à suivre le plan, j’ai failli, je suis une mauvaise personne. Et les jours où je craque, où je mange trop, je fais face au « foutu pour foutu ». Quitte à avoir dépassé les bornes, autant y aller à fond.

Le manque de flexibilité et de nuance face à toutes les règles mettent en échec la perte de poids sur le long terme. Soit je suis les règles, soit je ne les suis pas du tout, il n’y a pas de juste milieu.

Les régimes font grossir

Cela peut paraître absurde, mais chaque fois qu’une personne se lance dans un régime pour perdre du poids, elle augmente le risque de reprendre davantage de poids par la suite.

Qu’est-ce qu’un régime ?

 

Un régime amaigrissant est « l’ensemble des tentatives de contrôle de l’alimentation, dans un objectif de perte de poids ou dans un objectif de ne pas en prendre. Mettre en place un régime se manifeste par la mise en place d’un ensemble de règles, de croyances, imposées par le mental, qui vont dicter les actions à mettre en place pour atteindre son but« .

Les rééquilibrages alimentaires

 

« Oui mais moi je ne fais pas un régime je fais un équilibrage alimentaire »

À partir du moment où l’objectif est de perdre du poids, cela sous-entend que l’on va provoquer une restriction calorique. Même si un rééquilibrage alimentaire sous-tend que la restriction sera légère, il s’agit d’un régime !

Le mot « régime » fait peur aujourd’hui. La totalité des professionnels de la nutrition sait que les régimes ne fonctionnent pas sur le long terme et ont des conséquences néfastes. Prôner un rééquilibrage alimentaire est une façon de proposer un régime caché et « healthy ». Mais c’est un régime, ni plus ni moins, avec les mêmes conséquences et la même finalité.

Le rééquilibrage alimentaire propose le plus souvent de suivre un plan alimentaire dictant ce que nous devons manger, quand et en quelle quantité. Toujours le même cadre, toujours des règles strictes à suivre, toujours de la restriction calorique créée par la diminution des apports énergétiques quotidiens.

Équilibrer son alimentation pour être en bonne santé, je suis à 100% pour. Mais derrière aucune garantie que vous perdrez du poids.

Équilibrer son alimentation pour perdre du poids est un non-sens. Seule la diminution des apports caloriques moyens peut engendrer une perte de poids. Quels que soient les aliments mangés. Aucun aliment ne fait grossir plus qu’un autre !

Presque 100% des personnes font le même constat

 

« Au début c’était facile, je perdais du poids rapidement j’allais plutôt bien. Le régime fonctionne bien, la faute c’est moi ! Je ne suis pas assez motivée, je ne suis pas assez forte… à chaque fois il y a un événement qui m’empêche de stabiliser mon poids »

Manque de motivation, envie de sucre, invitations au restaurant, périoes de stress intense… à chaque fois qu’une personne  reprend du poids suite à un régime, elle se dit toujours que c’est toujours de sa faute à elle. Elle ne remet jamais en cause la méthode.

Ce discours, je l’entends de la bouche de presque tous mes patients. A chaque tentative de perte de poids, le poids descend plus ou moins rapidement, plus ou moins facilement, et au bout d’un moment le poids remonte.

Ce triste constat n’est pas lié à un manque de volonté et de motivation. Ce triste constat est lié à la pratique même du régime amaigrissant. Dans la quasi-totalité des cas, le régime ne fonctionne pas sur le long terme et le poids remonte. C’est ce qu’a prouvé une étude menée par l’ANSES en 2010 intitulée « Rapport sur l’évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement ».

Les causes de cette reprise de poids

 

S’il y a une perte de poids, cela signifie qu’il y a restriction calorique. Lorsque le corps réalise qu’on lui donne beaucoup moins de calories pour survivre, celui-ci met en place des stratégies d’adaptation dans un objectif de reprendre le poids perdu (diminution des besoins énergétiques quotidiens, pensés excessives tournées vers la nourriture, adaptation des sensations alimentaires de faim et de rassasiement). En conséquence, tôt ou tard la personne va manger davantage.

Ceci n’est pas lié à un dysfonctionnement, au contraire. C’est grâce à ces adaptations physiologiques que l’espèce humaine est encore vivante aujourd’hui. Cela s’appelle l’instinct de survie et il est mis en place par notre cerveau « archaïque ». Les hommes ont survécu à travers le temps malgré les famines, malgré les guerres, malgré le manque de denrées, grâce a ces adaptations physiologiques. Et à l’époque, plus l’adaptation physiologique était forte et rapide à s’instaurer, plus cette personne avait la capacité de survivre. On n’annule pas des milliers d’années d’évolution humaine juste parce qu’on a envie de rentrer dans un bikini taille 36. Votre corps et votre tête ne font pas la distinction entre une famine et la volonté de correspondre à un standard de beauté actuel.

Il n’y a aucun moyen de biaiser le fonctionnement de votre organisme.

Les régimes, une pratique à risque

Selon l’ANSES, dans son fameux rapport de 2010, « choisir de se restreindre, parfois de façon drastique, pour perdr du poids n’est pas un acte anodin ». De nombreux effets néfastes peuvent apparaître sur l’organisme tant au niveau physique que psychologique. « Plus on fait de régimes, plus on favorise la reprise de poids. »

Effet des régimes sur la santé physique

 

Sur la population générale

La volonté de perdre du poids peut avoir de multiples conséquences sur le bien-être physique de la population générale.

– Des apports en fer et en magnésium largement insuffisants,

– des carences en vitamine C, en vitamine D et en vitamines E,

– sur le long terme, il existe un risque de la diminution de la masse osseuse (ostéopénie, voire ostéoporose), ce qui augmente le risque de fracture,

– augmentation des risques de troubles du rythme cardiaque, et donc d’infarctus,

– augmentation du risque d’athérosclérose, et donc d’infarctus,

– majoration de l’inflammation circulante,

– augmentation du risque de fibrose du foie,

– perturbation du transit intestinal (par modification du microbiote),

– diminution du métabolisme énergétique,

– déséquilibre hormonal (hypothyroïdie, fatigue surrénalienne, troubles des hormones sexuelles, perturbations des hormones de la faim…)

La pratique de régimes amigrissants sur le long terme peut occasionner de nombreux dégâts physiques.

Cas particuliers

Chez les femmes enceintes ou allaitantes, il existe une pression énorme à ne pas prendre de poids induite par des professionnels de santé peu informés. Mais il faut savoir que cette pratique restrictive potentialise le risque de fausse couche, de naissance prématurée, de diminution de la lactation, ce qui peut induire un risque de malnutrition protéino-énergétique du nouveau-né.

Un retard de croissance a été observé lors de la pratique d’une restriction calorique chez les enfants ou les adolescents.

Le risque de troubles du rythme et d’infarctus est largement favorisé chez les personnes de plus de 60 ans.

Les modifications hormonales sont sexe-dépendantes. On assiste à une diminution de la production de testostérone chez les hommes, et à des modifications de la production en œstrogènes et en progestérone chez les femmes pouvant induire une aménorrhée ou à des troubles de la fertilité pour les 2 sexes.

De nombreuses études ont été menées sur le plan physique. Les perturbations étaient rapportées sur le court terme, avec un rétablissement métabolique et physiologique à l’arrêt du régime, à la reprise d’une alimentation normale et adaptée. Mais aucune étude à ce jour ne répertorie les conséquences sur la pratique successive de régimes, ou sur la pratique du régime amaigrissant sur le long terme.

Une chose est certaine, la pratique d’une restriction calorique a également de nombreux effets indésirables sur le plan psychologique. Mais eux, ne disparaissent pas une fois le régime terminé. Au contraire…

Effet des régimes sur le plan psychologique

 

L’anxiété chronique

La mesure du stress ressenti sur le long terme est étroitement reliée avec la pratique de régimes successifs. Plus une personne fait de régime dans sa vie, plus celle-ci ressent de l’anxiété chronique au quotidien.

Syndrome dépressif

La pratique de régime amaigrissant  augmente le risque de souffrir d’un syndrome dépressif, ou de moments de déprime régulier.

Diminution d’estime de soi

La pratique d’un régime mène la plupart du temps à un échec sur le long terme. Cette finalité induit une perturbation de l’estime de soi. Dans la majorité des cas, les régimeurs remettent toute la faute sur leurs épaules, l’estime de soi en prend donc un coup à chaque fois. Ainsi, on assiste à des personnes qui ont de moins en moins confiance en eux, et qui ont de plus en plus de mal à se valoriser. Ces mêmes personnes ont l’illusion que le fait de perdre du poids leur permettrait d’être à nouveau débordants de confiance en eux.

Diminution de la valorisation de soi

Le cerveau aime bien faire des raccourcis. On observe chez une personne qui maigrit de façon volontaire qu’elle se sent mieux dans son corps et dans sa tête. Elle se sent fière d’approcher de ses objectifs, elle a de nombreux compliments de la part des personnes extérieures. Le simple fait d’observer ces bénéfices leur donne davantage confiance en eux… provisoirement ! Cet effet lune de miel implique qu’ils se sentent mieux dans leur peau.

Mais en parallèle, quand une personne reprend du poids ou n’arrive pas en perdre davantage, le cerveau fait le raccourci inverse. Je n’ai plus de compliments, je suis moche, je ne vaux rien, je suis nulle et incapable, je n’ai aucune valeur, je ne sais même pas pourquoi on m’aime.

Restriction cognitive

La restriction cognitive est l’intention de contrôler mentalement ses comportements alimentaires dans l’objectif de maintien ou de stabilisation du poids. Le problème c’est que la restriction cognitive engendre beaucoup de stress et de souffrance au quotidien.

Une personne en restriction cognitive réfléchit à comment elle va pouvoir gérer les écarts, comment elle va pouvoir compenser un excès grâce au sport, à la privation, à la pratique d’un prochain régime, à l’utilisation de techniques de purge… Ses pensées sont obsédantes car tournées sans cesse envers la nourriture, quoi manger, quand manger, comment gérer une invitation restaurant. Elle pense au prochain repas alors qu’elle n’a même pas finit le repas en cours.

Perturbation du comportement alimentaire

Vouloir perdre du poids encore et encore, influence fortement le comportement alimentaire. La pratique de régimes n’occasionne pas systématiquement des troubles du comportement alimentaire.

Il n’existe aucun chiffre aujourd’hui qui permet de déterminer à quelle fréquence la pratique de régimes amaigrissants occasionne un trouble du comportement alimentaire.

Ce qui est certain, c’est que la restriction calorique fréquente va venir troubler le rapport que l’on entretient avec la nourriture. Un rapport troublé à la nourriture va poser de nombreuses problématiques de stress, de dévalorisation, de perte de liberté. Cette personne aura l’impression d’être coincée dans des schémas comportementaux douloureux et destructeurs. Son poids ne sera plus sous contrôle.

Une relation troublée avec la nourriture n’est pas un trouble du comportement alimentaire mais il s’agit d’une problématique intermédiaire pouvant y mener si cette personne continue de vouloir faire des régimes.

Comme nous avons pu le voir dans cette première partie, entreprendre un régime afin de perdre du poids n’est pas si anodin qu’il n’y paraît.

A chaque tentative, la reprise de poids sur le long terme est presque automatique. Au fur et à mesure des essais, le poids augmente petit à petit. Des conséquences importantes et irréversibles peuvent impacter la santé physique et psychologiques.

Dans la prochaine partie, d’autres arguments seront apportés sur l’inutilité et la dangerosité de la pratique des régimes et de la perte de poids.

Quelle est ta vision sur la perte de poids ? As-tu déjà essayé de perdre du poids ? Quelle(s) répercussion(s) as-tu pu observer sur tes résultats au long court, ton niveau de stress, l’estime de toi, ta santé physique et psychologique ?